Grandes marées
Quand l’océan monte prendre d’assaut les terres,
Quel combat ! Contemplez les lames qui se brisent
Dans un jaillissement sourd sur la digue grise,
Et sentez la démesure des vieux adversaires.
Parfois, les vagues viennent seulement flirter,
Mais mugit bientôt une houle impétueuse,
Qui explose en une gerbe majestueuse,
Puis bave en pluie sa colère sur la jetée
Tandis que s’élève sa brume pétillante,
En une étourdissante lessivée marine.
Derrière déjà, qui se prépare, on la devine,
Fière et portant haut son écume menaçante,
Nouvelle cavalcade, troupeau de flots sauvages,
Qui du ressac a déjà renforcé ses rangs,
Unifiés dans cet acharnement sidérant
Sur un quai de granit dédaignant ces outrages.
Quand cesseras-tu donc, tempêtante houle ?
Ton inlassable charge, tes coups de boutoir,
Claques magistrales ? Sais-tu que de toi je suis saoule ?
Laurence Hirbec